29.9.17

Postérité

 Un bon écrivain est un écrivain mort : une femme, un homme ou autre entité encore dont on fleurit toujours la tombe. Les écrivains vivants ne sont que des cadavres en devenir, parmi tous les cadavres sachant écrire ou non. Seuls ceux qui laisseront de belles feuilles imprimées sur lesquelles se pencheront avec émotion de rares lecteurs appartenant aux générations à venir pourront alors être reconnus comme écrivains. Restent tout de même, parmi les vivants, quelques rares auteurs avec un pied engagé dans la tombe qui peuvent d'ores et déjà penser, non sans une certaine assurance, que leur sépulture sera régulièrement fleurie. Cela en admettant qu'il puisse encore exister plus tard de véritables lecteurs, ce qui me semble presque improbable.